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25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 23:01

 

The Washington Post


                                                                                                              

Rejet de la réforme de la BCE  : adopter l’euro serait-il finalement plus  un devoir qu’un droit?


 

La dernière réunion du Conseil de l’Union européenne a été très agitée : le Danemark et le Royaume-Uni  voulaient mettre tous les pays sur le même pied d’égalité quant aux décisions de la BCE, mais leur message n’est pas bien passé ! Les  pays de la zone euro ont fait preuve d’une très grande réactivité: en adressant  des remarques au Royaume-Uni et au Danemark vis-à-vis de leur non adhésion à la monnaie commune, et des reproches quant à leur volonté de s’introduire au Conseil des gouverneurs de la BCE, la majorité des pays présents se sont braqués contre ces deux pays et ont totalement réprouvé les propositions qui leur étaient adressées. Peut-être sans vraiment s’intéresser aux points positifs que cette réforme aurait  pu apporter.


Le Conseil de l’Union européenne n’avait  pas  connu de commission aussi mouvementée en effet depuis longtemps : après le rejet de la proposition sur le développement durable,  un débat houleux s’est déclenché par rapport au sujet de la BCE. Petit à petit, deux camps se sont créés entre les adhérents à la zone euro et les non adhérents, qui constituent environ 10 pays de l’Union européenne. En somme, les pays de l’eurozone ne veulent pas fermer les portes de la BCE aux pays qui n’ont pas l’euro pour l’instant, mais aux pays qui ont choisi eux-mêmes de ne pas l’adopter, en l’espèce, nos deux pays exposants. Comme leur a dit l’Allemagne, ‘’Vous avez choisi de vous marginaliser, assumez-le !’’. En tournant le dos à la monnaie commune, le Danemark et le Royaume-Uni se sont complètement démarqués de l’Union européenne, refusant de participer à cette aventure, comme l’a bien défini la République tchèque, instaurant finalement une Europe à deux vitesses. Car si les Etats-Unis sont bel et bien unis par leur monnaie commune, l’Union européenne reste néanmoins divisée par une fracture entre ceux qui ont la volonté d’instaurer une monnaie commune et les quelques pays  qui restent sceptiques. Bref, les critiques furent vives et les pays n’avaient sûrement pas tort : comment peut-on accepter, à l’heure où des pays sacrifient leur monnaie nationale et se donnent la peine d’engager la procédure vers une monnaie commune, que d’autres pays arrivent à s’ingérer dans leurs réunion sans prendre la peine d’engager les mêmes démarches? Il serait bien sûr injuste que des pays se donnent tant de mal pendant que d’autres bénéficient des mêmes privilèges tout en se préservant des inconvénients de la monnaie commune.  Le caractère effronté de cette proposition a  été très souvent souligné par les pays présents.


Au final, une atmosphère plutôt tendue s’est créée au sein de la Commission et l’on ne sait finalement pas quelles étaient les intentions réelles du Danemark et du Royaume-Uni : à  l’heure où la crise de la dette affecte toutes les économies des pays de l’Union, nos deux pays voulaient peut-être adopter une attitude prudente face à cette fracture européenne car l’on sait que  rester  dans une Europe divisée pourrait s’avérer dangereux, et l’attitude ‘’bande à part’’ pourrait avoir de graves conséquences pour l’avenir. Les altercations entre Nicolas Sarkozy et David Cameron ces derniers temps l’ont bien démontré.  Les propositions du Danemark et du Royaume-Uni n’ont finalement peut-être pas été interprétées dans leur bon sens, et leur projet était finalement de montrer la nécessité aujourd’hui de prendre ensemble des décisions vitales concernant le marché unique, qui englobe tous les pays de l’Union, de la zone euro ou non.



Une seule résolution aurait finalement été judicieuse : créer un statut d’observateur pour les pays en cours d’adoption de l’euro. Seuls les pays dont la procédure d’adhésion de l’euro est en cours auraient le droit d’avoir cette place, qu’ils occuperont en tant que réel membre dans l’avenir.

Elise

 

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