Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 23:01

 

The Washington Post


                                                                                                              

Rejet de la réforme de la BCE  : adopter l’euro serait-il finalement plus  un devoir qu’un droit?


 

La dernière réunion du Conseil de l’Union européenne a été très agitée : le Danemark et le Royaume-Uni  voulaient mettre tous les pays sur le même pied d’égalité quant aux décisions de la BCE, mais leur message n’est pas bien passé ! Les  pays de la zone euro ont fait preuve d’une très grande réactivité: en adressant  des remarques au Royaume-Uni et au Danemark vis-à-vis de leur non adhésion à la monnaie commune, et des reproches quant à leur volonté de s’introduire au Conseil des gouverneurs de la BCE, la majorité des pays présents se sont braqués contre ces deux pays et ont totalement réprouvé les propositions qui leur étaient adressées. Peut-être sans vraiment s’intéresser aux points positifs que cette réforme aurait  pu apporter.


Le Conseil de l’Union européenne n’avait  pas  connu de commission aussi mouvementée en effet depuis longtemps : après le rejet de la proposition sur le développement durable,  un débat houleux s’est déclenché par rapport au sujet de la BCE. Petit à petit, deux camps se sont créés entre les adhérents à la zone euro et les non adhérents, qui constituent environ 10 pays de l’Union européenne. En somme, les pays de l’eurozone ne veulent pas fermer les portes de la BCE aux pays qui n’ont pas l’euro pour l’instant, mais aux pays qui ont choisi eux-mêmes de ne pas l’adopter, en l’espèce, nos deux pays exposants. Comme leur a dit l’Allemagne, ‘’Vous avez choisi de vous marginaliser, assumez-le !’’. En tournant le dos à la monnaie commune, le Danemark et le Royaume-Uni se sont complètement démarqués de l’Union européenne, refusant de participer à cette aventure, comme l’a bien défini la République tchèque, instaurant finalement une Europe à deux vitesses. Car si les Etats-Unis sont bel et bien unis par leur monnaie commune, l’Union européenne reste néanmoins divisée par une fracture entre ceux qui ont la volonté d’instaurer une monnaie commune et les quelques pays  qui restent sceptiques. Bref, les critiques furent vives et les pays n’avaient sûrement pas tort : comment peut-on accepter, à l’heure où des pays sacrifient leur monnaie nationale et se donnent la peine d’engager la procédure vers une monnaie commune, que d’autres pays arrivent à s’ingérer dans leurs réunion sans prendre la peine d’engager les mêmes démarches? Il serait bien sûr injuste que des pays se donnent tant de mal pendant que d’autres bénéficient des mêmes privilèges tout en se préservant des inconvénients de la monnaie commune.  Le caractère effronté de cette proposition a  été très souvent souligné par les pays présents.


Au final, une atmosphère plutôt tendue s’est créée au sein de la Commission et l’on ne sait finalement pas quelles étaient les intentions réelles du Danemark et du Royaume-Uni : à  l’heure où la crise de la dette affecte toutes les économies des pays de l’Union, nos deux pays voulaient peut-être adopter une attitude prudente face à cette fracture européenne car l’on sait que  rester  dans une Europe divisée pourrait s’avérer dangereux, et l’attitude ‘’bande à part’’ pourrait avoir de graves conséquences pour l’avenir. Les altercations entre Nicolas Sarkozy et David Cameron ces derniers temps l’ont bien démontré.  Les propositions du Danemark et du Royaume-Uni n’ont finalement peut-être pas été interprétées dans leur bon sens, et leur projet était finalement de montrer la nécessité aujourd’hui de prendre ensemble des décisions vitales concernant le marché unique, qui englobe tous les pays de l’Union, de la zone euro ou non.



Une seule résolution aurait finalement été judicieuse : créer un statut d’observateur pour les pays en cours d’adoption de l’euro. Seuls les pays dont la procédure d’adhésion de l’euro est en cours auraient le droit d’avoir cette place, qu’ils occuperont en tant que réel membre dans l’avenir.

Elise

 

Partager cet article
Repost0
25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 20:21

El Pais


Suite aux débats concernant vos propositions de résolutions, la création d’une agence de notation européenne a été votée, ainsi que la fixation de critères pour les agences de notation, globalement êtes-vous satisfait de cette décision?

 

Irlande 

: Nous nous félicitons en effet de l’adoption de ces résolutions et saluons la clairvoyance des Etats, qui, conscients du risque que représentent des agences de notation hors contrôle, se sont donnés véritablement les moyens d’assurer la stabilité du système international. Désormais, les agences de notations exerçant des activités dans l’UE seront contraintes de respecter des critères précis dans l’émission de leur note ; qualité et objectivité de la notation sont donc garanties ! De plus, est créée une agence de notation européenne ; le monopole des « Big Three » est ainsi définitivement abolit ! Cette résolution, associant une nouvelle méthode à une nouvelle structure, contribue donc à rénover un système international auparavant gangréné.

 

On vous a beaucoup interrogé sur la légitimité d’une agence de notation européenne, notant, entre autres des Etats européens. Quel dispositif envisagé aujourd’hui pour éviter toute influence des pouvoirs publics sur cette agence de notation, maintenant que celle-ci va voir le jour?

 

 Les questions concernant la mise en place matérielle de cette agence de notation européenne ont plutôt été écartées pendant le débat, puisque vous vouliez vous consacrer au principe même de la proposition. Aujourd’hui, avez-vous une solution quant au financement, aux acteurs ainsi qu’au fonctionnement de celle-ci?

 

 Enfin, comment préservez-vous l’ensemble des débats ayant eu lieu au sein du Conseil de l’Union Européenne? Les propositions adoptées vous conviennent-elles, et auront-elles selon vous un réel impact sur la politique des Etats membres?

Irlande :

Tout d’abord, nous souhaitons saluer les Etats pour l’indépendance intellectuelle et l’impartialité dont ils ont su faire preuve tout au long des débats, refusant de se laisser guider dans leurs choix par les revendications belliqueuses d’autres Etats, contraires à l’esprit pacifique des débats. Sang-froid, rationalité et cohérence ont en effet été les maîtres mots et dans un autre contexte économique, la solidarité aurait pu aussi faire davantage partie des débats ; cependant, malgré un début difficile, nous nous félicitons de la victoire de ce principe. Tel en a en effet été le cas de l’adoption de la résolution portée par la Hongrie et la Roumanie visant d’une part à la mise en place d’une nouvelle stratégie pour aider en priorité les pays subissant des plans d’austérité lors de crises, et d’autre part à l’extension du mécanisme européen de stabilité à l’ensemble des pays de l’Union Européenne. L’Irlande étant gravement touchée par la crise bancaire en 2008 avec un niveau de dette publique qui devrait atteindre le niveau record de 117% du PIB en 2013, nous avons eu la chance de bénéficier d’une aide conjointe du FMI, de l’UE et de la BCE d’un montant de 85 milliards d’euros. Ainsi, dans l’intérêt d’un redressement et d’une stabilisation générale à long terme – personnel mais aussi général à l’UE, toutes les initiatives de solidarités sont sans aucun doute le moyen de dépasser la crise que subissent tous les pays européens.

Irlande 

: En effet, nous nous sommes consacrés en priorité au principe même d’une agence européenne. Cependant, cette résolution n’a pas délaissé le côté pratique puisqu’un certain nombre de dispositions ont été prévues pour lui donner une existence matérielle ; à cet effet, et c’est l’élément novateur, le financement doit être assuré directement par les investisseurs et non plus par l’émetteur. Par cette résolution, le jeu des acteurs est substantiellement modifié ; en effet, cette agence ne met plus en relation émetteur-agence, mais investisseur-agence. Ainsi, le système émetteur-payeur tant décrié est aboli, et par la même occasion tout risque de conflit d’intérêt ! Ajoutons enfin que cette agence utiliserait les critères de notations précis, mis à la connaissance du public ; ainsi, transparence et objectivité s’associent dans une nouvelle structure au service de l’intérêt général.

Irlande :

Tout d’abord, précisons un point ; aucun Etat n’a intérêt à influencer cette agence. Autrement dit, tous ont intérêt à la vérité. En effet, rappelons que la crise des subprimes est en partie due à une mauvaise évaluation :80% des produits financiers titrisés liés aux subprimes étaient, avant la crise, notés AAA, soit la meilleure note, alors que toutes ne le valaient pas véritablement. De même, les principales agences de notation évaluaient la dette d’Enron au niveau investment grade quatre jours encore avant son dépôt de bilan. Or, sans ces notes favorables, ces instruments financiers n'auraient sans doute pas connu un tel succès et les investisseurs n'auraient tout simplement pas acheté ces titres, ou ils auraient analysé les risques de plus près ; les investisseurs n’ont donc pas pu être alertés à temps des effets dévastateurs des subprimes. Pour éviter de subir une nouvelle crise, il importe aux Etats de laisser cette agence effectuer un travail objectif en conformité avec la réalité du marché. Ainsi, naturellement, aucune influence des pouvoirs publics sur cette agence n’est envisageable. De plus, comme toute agence de notation en Europe, celle-ci sera bien évidement soumise au contrôle de l’autorité européenne de supervision des marchés financiers (AEMF-ESMA).
Partager cet article
Repost0
25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 11:43

Communiqué de la Roumanie

 

 


La Roumanie, suite à un débat concernant le FMI, tient à remercier les Etats membres du Conseil de l’Union Européenne pour leur soutien apporté aux deux résolutions que nous avons proposé avec la Hongrie. Pour rappel, la première d’entre elle concernait la modification de la stratégie du Fonds Social Européen, dans le cadre de la relance du modèle social européen.

 

Or, nous avons appris récemment que la Commission européenne comptait mettre en place un système de SMIC européen afin de relancer l’économie et l’emploi pour sortir de la crise. En effet, à l’heure actuelle, sept pays ne possèdent pas encore de salaire minimum dans l’Union Européenne, tandis que dans les autres pays les disparités sont considérables (138 euros en Bulgarie contre 1800 euros au Luxembourg). Cette mise en place d’un SMIC européen s’inscrit elle aussi dans le cadre de relance du modèle social européen, car en effet il ne s’agit à priori pas d’harmoniser ces montants entre chaque pays mais de lutter plus efficacement contre la pauvreté. Ainsi, le texte de la Commission, en date du 16 avril 2011, indique que "La mise en place de salaires minimums à des niveaux appropriés peut aider à empêcher la pauvreté croissante de ceux qui ont un emploi et constitue un facteur important pour garantir une qualité décente de travail".

 

Dans le même temps, la Commission propose que le SMIC soit variable en fonction des secteurs, afin que les professions en manque de mains d’œuvre, comme dans le service public hospitalier, attirent davantage les personnes sans emplois

 

La Roumanie estime donc que cette mesure ne peut être que bénéfique pour la population européenne puisqu’elle permet de maintenir un salaire décent aux travailleurs. De plus, cette mesure permet de prouver que l’Europe n’est pas qu’une machine à demander des sacrifices aux Etats et aux populations, mais qu’elle sait aussi se soucier de leurs difficultés. Par conséquent le Roumanie apporte son soutien à cette mesure et invite les autres pays à voter en sa faveur si cette proposition de résolution venait à être présentée.

 

Partager cet article
Repost0
24 avril 2012 2 24 /04 /avril /2012 19:43

Communiqué de la Suède et de la Finlande.

 

 

 

La Suède et la Finlande souhaitaient remercier les membres du Conseil de l’Europe pour le soutien qu’ils ont apporté à la création d’une structure spécialisée dans la lutte contre la corruption, qui touche actuellement une part importante de l’Aide Publique au développement.

 

Nous souhaitons également remercier le média officiel, pour les compléments d’information et d’explication qu’elle a fournit sur l’agence Europeaid. Nous n’avions volontairement pas surchargée notre présentation écrite pour se concentrer sur l’explication de nos 2 propositions de résolution, ayant bien à l’esprit que l’agenda du conseil de l’union européenne était bien remplie la semaine dernière. Mais ce complément en aval, clair et précis est bien évidemment le bienvenu.

 

Enfin nous voulons vous faire part de notre regret face au rejet de notre deuxième proposition de résolution. Sans doute, le temps nous a-t-il manqué pour expliquer celle-ci. En effet il nous semble qu’il y a eu une confusion entre la suppression de la PAC dans son ensemble et la simple suppression des aides à l’exportation.

 

Voici donc quelques précisions supplémentaires :

 

L’accord sur l’agriculture de l’Uruguay Round qui régit le commerce international des produits agricoles depuis 1995 proscrit les subventions à l’exportation car elles distendent les échanges mondiaux. Cependant 25 pays membres de l’OMC ont réussi à conserver le droit d’accorder encore de telles subventions pour certains produits agricoles.

 

Le plus gros payeur de ces subventions agricoles à l’exportation est l’Union Européenne avec près de 90% du total notifié de l’OMC.

 

Depuis le début des années 1970, ces restitutions sont utilisées pour combler la différence entre les prix du marché mondial et les prix de soutien appliqués dans l’UE. Ces différences de prix sont engendrées par la PAC, laquelle pousse les agriculteurs européens à produire trop et trop cher par rapport au marché mondial.

 

 

 

Dans le même temps, plus de 90% de la population des pays en développement dépend de l’agriculture pour subsister, et ce secteur est un générateur de revenus, d’emplois, d’alimentation et de matières premières pour l’industrie et l’exportation.

 

Ces subventions européennes ont donc des conséquences néfastes sur les marchés locaux des pays en développement. Ces derniers, se trouvent inondés de produits européens lourdement subventionnés (donc à prix relativement bas), ce qui affaiblit leurs infrastructures agroalimentaires locales et encouragent leur dépendance vis-à-vis de l’aide extérieure.

 

C’est donc dans un souci de cohérence entre la PAC et la politique européenne d’aide au développement que nous vous avons fait cette proposition de résolution, ainsi que pour mettre fin au non respect des accords de l’Uruguay Round.

 

L’adoption de cette résolution aurait engendrée sans doute une baisse de la production agricole européenne certes (permettant à la PAC de revenir à son objectif premier d’autosuffisance alimentaire de l’UE), mais également une réorientation de celle-ci vers une production plus responsable, plus durable, et plus écologique.

Partager cet article
Repost0
24 avril 2012 2 24 /04 /avril /2012 11:58

Communiqué du Royaume-Uni :

 

 

 

Chers Etats Européens,


A la suite de la dernière session du Conseil de l’UE nous déplorons que les propositions que nous vous avons soumises avec nos homologues Danois aient été rejetées. Nous avons le sentiment que vous n’avez guère compris l’enjeu mais aussi le fond de nos résolutions. Le consensus que nous avons tant espéré n’a pas eu lieu au grand malheur de l’UE.


C’est avec surprise d’abord, que la première proposition ait été ajournée et, par manque de temps malheureusement, cette résolution ne pourra pas être rediscutée. La principale inquiétude des Etats était la mise en place du contrôle et des sanctions quant à la mise en place des différents critères à développer. Comme nous l'avons répéter au cours de la séance l’observatoire du développement durable remplirait ce rôle. De plus, comme on nous cela a été indiqué plusieurs pays ont déjà mis en place la plupart des critères, mais aucun ne les a tous mis en place d’où la cohérence de cette résolution.


Concernant la seconde proposition, beaucoup d’Etats faisaient référence à un manque de cohérence du Royaume-Uni et du Danemark, proposait la création d’une assemblée plénière dans la BCE et la possibilité pour les pays non-membre de la zone euro de siéger en tant que membres observateurs au Conseil des gouverneurs. Pour les Etats ce serait un manque de cohérence du fait que le Royaume-Uni et le Danemark auraient tout fait pour diviser l’UE mais aussi car nos deux pays ne font pas partie de la zone euro et voudraient participer aux débats de la BCE. Face à ses propos, nous aimerions faire comprendre à tous les Etats que certes nous ne souhaitons pas entrer dans l’euro, mais que la monnaie Anglaise comme la monnaie Danoise se base  sur les fluctuations de l’euro, nous avons donc tout intérêt à faire entendre notre voix au sein de la BCE sans pour autant avoir le droit de vote concernant les propositions de la BCE. De plus, la plupart des échanges commerciaux des pays de la zone euro se fait vers des pays non-membres de la zone euro. De ce fait, nous voulons éviter toute marginalisation des pays non membres de la zone euro, tout cela pour une plus grande cohésion !
Le Royaume Uni et le Danemark espèrent donc qu’en lisant ce communiqué vous remarquerez la nécessité de nos propositions, mais surtout que cela aura permis d’éclaircir vos doutes. N’hésiterez pas, si l’occasion se représente de voter en faveur ce celles-ci.

  

Le Royaume-Uni

Partager cet article
Repost0
23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 23:29

Communiqué de l’Irlande :

 

 

 

Suite au débat consacré aux agences de notation, l’Irlande et l’Espagne tiennent à remercier et montrer leur reconnaissance vis-à-vis des Etats membres du Conseil de l’Union européenne de leur soutien s’agissant des deux résolutions : la première sur la fixation de critères précis de la notation des Etats membres de l’Union Européenne et la seconde sur la création d’une agence européenne de notation.

 

Concernant la création d’une agence européenne de notation dans le but de contrebalancer le pouvoir des « Big Three » critiqués d’être entachés d’ « américano-centrisme » (et qui détiennent à eux seuls 90% du marché de la notation) mais également afin de présenter une plus grande transparence et d’indépendance vis-à-vis des Etats, le ministre allemand des affaires étrangères Guido Westerwelle estimait qu'il faudrait créer une agence "qui n'ait pas d'intérêts politiques ou économiques à s'attaquer à l'Europe et à la défense des intérêts de l'Europe". De même, le fait est que les agences de notation ont depuis des années failli ne tient pas au problème de conflits d’intérêts mais souvent à un manque de perspective originale. Ainsi, il paraît nécessaire d’introduire une nouvelle agence ayant un point de vue différent dans le monde de la finance.

 

Enfin, nous souhaitons attirer l’attention des Etats que la Commission européenne prévoit de présenter le concept d'une agence publique à fin mai. En juin 2011, Michel Barnier, commissaire européen au Marché intérieur et aux services, a transmis au Parlement européen l'ébauche d'un projet de loi qui doit aboutir à la création d'une telle agence. Le travail est en cours et la Commission compte se prononcer sur le rapport du Parlement le 21 mai prochain.

Partager cet article
Repost0
22 avril 2012 7 22 /04 /avril /2012 23:35

 

Moody’s dans la crise européenne[1]

 

 


 

On l’a vu lors des débats concernant les agences de notation, menés par l’Espagne et l’Irlande, la question des agences de notation n’est pas neutre et nombres de pays se montrent défiants envers leurs actions. Ne serait-ce qu’avec la première proposition de résolution des quatre représentants, la méfiance des Etats envers ces instituts de notation s’est cristallisée dans la volonté de fixation de critères de notation précis à vocation mondiale.

 

Rappelons, et reprenons les mots des gouvernements espagnol et irlandais qu’une agence de notation est une entreprise indépendante qui établit une appréciation du risque de solvabilité financière d’une entreprise, d’un Etat, d’une collectivité locale (communes, départements, régions) ou d’une opération financière. Son rôle est de mesurer le risque de non remboursement des dettes que présente l’emprunteur.

 

L’agence Moody’s, la plus ancienne de toutes les agences de notation, a été créée en 1909 et est la première à avoir introduit la notion de « triple A to C ». La notation est une appréciation de Moody’s sur la volonté et la capacité d’un émetteur à assurer le paiement ponctuel des engagements d’un titre de créance, tel qu’une obligation, tout au long de la durée de vie de celui-ci.

 

En 2010, son chiffre d’affaire était de près de 2 milliards de dollars soit 1,4 milliards d’euros et comptait près de 1 200 salariés pour une présence dans 26 pays[2]. L’agence est une filiale de Moody’s Corp dont le principal actionnaire est le fonds d’investissement du milliardaire Warren Buffet[3].

 

En réalité, qu’il s’agisse de Moody’s, de Standard&Poors ou de Fitch, les critiques sont les mêmes : on leur reproche notamment (et c’est ce qui a été fait par l’Irlande et l’Espagne) de manquer d’exactitude, de transparence lors de leur notation. Ainsi, Moody’s a noté que la Société Enron, l’une des plus grandes par sa capitalisation boursière, comme étant la meilleure dans la catégorie investissement. Or, quatre jours plus tard, elle déclarait faillite. De même, Lehman Brothers avait encore une note excellente la veille de sa chute.

 

La question des variables retenues pour les méthodes de notation des agences pose problème puisqu’on ne les connaît pas. De même, le fait que seule trois entreprises de notation dominent ce marché est vertement critiqué et l’on a vu avec le projet irlando-espagnol de créer une agence de notation européenne. Cela a amené à s’interroger sur les conflits d’intérêts existant entre les différents instituts de sondage : ils notent des Etats qui les rémunèrent. Cette critique a d’ailleurs souligné par les Etats présents au conseil de l’Union Européenne ce 18 avril 2012 tout comme celle concernant la légitimité de ces instituts à noter les entreprises de l’Union Européenne. Les actionnaires de l’agence Moody’s ne sont pas connus du grand public malgré les appels des Etats, de l’Autorité des marchés financiers (France) par exemple.

 

Les agences de notation sont d’autant plus un sujet d’actualité qu’avant la crise financière, le grand public n’avait pas connaissance de leur existence. Aujourd’hui, on ne peut lire un quotidien sans entendre parler au moins une fois des agences de notation et de ce qu’elles pourraient faire, de ce qu’elles ont déjà fait.

 

Dernièrement, on a pu lire le communiqué de Moody’s qui, répondant à François Hollande[4] sans le nommer, expliquait que « la perspective négative de croissance de la France ne signifiait pas un changement imminent de la notation mais constitue une indication de l'évolution probable dans les douze à dix-huit prochains mois au regard des facteurs considérés. »

 

L'union Européenne semble craindre que les agences de notation ne lui dictent leurs lois puisque les deux propositions de l'Irlande et de l'Espagne (critères objectifs de notation et création d'un institut de notation européen) ont été adoptées.

 

 


Note :

[1] IFRI, Ramses 2011 Chronologie, www.ifri.org.

[2] Chiffres publiés sur le siter internet de l’Express, Moody’s, Standard&Poor’s et Fitch : le règne des big three, www.lexpress.fr .

[3] Warren Buffet, toutes ces années, n’a été que gestionnaire de fonds. Sa pratique est celle d’un « bon père de famille » : il s'intéresse aux sociétés sous-valorisées – cotées ou non –, rentables, et dont les savoir faire « de niche » en font des leaders sur leurs marchés respectifs. Buffett est un financier, pas un industriel. Il est le propriétaire de Berkshire Hathaway.

[4] Il a en effet prédit que Moody’s donnerait son verdict concernant la note française dès le 12 mai et qu’elle serait très probablement défavorable.

 

Partager cet article
Repost0
22 avril 2012 7 22 /04 /avril /2012 23:32

Fond Social Européen et Mécanisme Européen de stabilité :

Des organes comme soutien aux pays en crise

 

 

 

 

 

Il y a quelques jours nous avons pu assister aux débats concernant les deux résolutions de la Roumanie et de la Hongrie. Les représentants des deux Etats souhaitaient nous parler du Fond Monétaire International et de la Banque Mondiale, les pays présents au Conseil de l’Union Européenne ont donc pu discuter de la possible mise en place d’une nouvelle stratégie du FSE pour une meilleure aide, donnée en priorité aux Etats subissant des plans d’austérité et de l’adoption d’une résolution étendant le principe du mécanisme européen de stabilité à l’ensemble des pays de l’Union Européenne. Mais que sont réellement ces deux organes ?

 


  • Le Fond Social Européen :

 

L’objectif principal est « la réduction des écarts de richesse et de niveaux de vie entre les Etats membres de l’Union Européenne et leurs régions, donc promouvoir la cohésion économique et sociale. »[1] Ce fond aide les pays membres de l’Union Européenne à adapter leurs mains-d’œuvre et leurs entreprises aux évolutions du marché mondial. Aussi, de 2007 à 2013, l’Union Européenne distribuera près de 75 milliards d’euros à ses Etats membres et leurs régions pour atteindre cet objectif de création d’emplois de meilleures qualités. Les dépenses du FSE représentent près de 10% du budget total de l’Union Européenne.

 

Le principe même de ce fond est la collaboration entre Etats. Créé au départ dans le sillage de la Communauté Economique Européenne (en 1957), le FSE cherchait à améliorer les perspectives de travail par la promotion de l’emploi et le renforcement de la mobilité géographique et professionnelle des salariés. Il n’avait qu’un but de « compensation » des pertes d’emplois : chaque travailleur d’un secteur en pleine restructuration recevait une allocation de reconversion, les personnes au chômage avaient une aide à la réinstallation lorsqu’elles allaient chercher ailleurs un autre emploi.

 

Le FSE est un organisme des plus anciens et surtout un des plus importants puisqu’avec les années ses compétences s’en sont trouvées agrandies. En effet, dans les années 1960-1970, alors même qu’aucune politique européenne n’avait été clairement définie, le FSE gérait tous les problèmes au niveau national : près de 9 millions d’Italiens ont pu bénéficier de l’allocation de réinstallation ou de reconversion entre 1955 et 1971 par exemple puisque près des deux tiers des chômeurs se trouvaient, à cette époque, en Italie.

 

Dans les années 1970, le FSE est réformé pour la première fois et le Fonds européen de développement régional voit le jour. Les deux prennent le nom de « fonds structurels ». Un fonds structurel est un des instruments financiers dont dispose l’Europe et qui concentre des dépenses sur des régions moins développées. Le FSE s’étend sur d’autres secteurs, se donne d’autre priorité telle que la diminution du chômage chez les jeunes notamment chez les femmes. Un changement s’opère alors : les projets des Etats étaient remboursés après leur mise en œuvre mais une autorisation préalable était désormais requise. La Commission Européenne et les Etats membres ont donc du commencer à définir des priorités communes au sein de l’Union et d’y allouer des fonds.

 

Avec l’évolution des différents secteurs et du marché du travail (déclin des industries manufacturières, de l’acier, augmentation du chômage des personnes très qualifiées etc.) le FSE a du s’adapter et en 1983, le financement du FSE est consacré aux régions en difficultés. En 1988, il est réformé pour la seconde fois afin d’aider les régions les plus en retard (Andalousie, Grèce, Irlande, Portugal en 1990 par exemple). Alors que les Etats devaient fournir une demande à la Commission qui l’évaluait, l’approuvait au cas par cas et donc augmentait le nombre de démarche, les projets individuels menés dans un effort pluriannuel programmé sur une base convenue en partenariat avec les Etats membres et la Commission ont été favorisés.

 

Il est à noter que 5% du budget du FSE est consacré au financement de programmes novateurs, à l’évaluation des projets qu’il a financé.Depuis 2007, le FSE renforce également la capacité des institutions publiques à créer et mettre en œuvre des politiques et services. Il favorise les partenariats entre les employeurs, les syndicats, les ONG et les administrations publiques pour faciliter les réformes dans le domaine de l’emploi et de l’inclusion. La coopération et l’innovation sont donc deux facteurs clés du FSE.[2]

 

Ce fond s’inscrit dans la politique définie par l’Agenda de Lisbonne[3] dont le but est de faire de l’économie européenne, l’économie la plus dynamique et compétitive du monde, sur une volonté de connaissance permettant une croissance durable et la création d’emplois de meilleurs qualité, respectant l’environnement. Le FSE doit donc moderniser l’économie européenne donc les marchés du travail. Il a deux objectifs principaux : la « compétitivité régionale et emploi » qui doit renforcer la compétitivité et l’emploi dans les régions et un objectif de « convergence » pour stimuler la croissance et l’emploi dans les régions moins développées (80% du financement du FSE y est consacré).

 

On l’a vu, l’extension des compétences du Fond Social Européen est constante et fait face aux évolutions des marchés du travail, de la croissance, de l’économie. Avec la crise financière, faire de l’économie de l’Union Européenne la plus dynamique au monde semble être compromis et l’idée de la Roumanie et de la Hongrie de procéder à une réforme du FSE pour qu’il aide en priorité les pays subissant des politiques d’austérité semble être une réforme nécessaire. C’est ce qu’en ont pensé les Etats présents au conseil de l’Union Européenne ce mercredi 18 avril puisque cette première résolution a été adoptée avec près de 12 voix favorables sur 14 Etats présents.

 

 


  • Le Mécanisme Européen de Stabilité :

 

Ce mécanisme est un dispositif européen de gestion des crises financières de la zone Euro qui remplacera d’ici juillet 2012, au sein du Pacte Budgétaire Européen, le Fonds européen de stabilité financière et le mécanisme européen de stabilité financière mis en place pour résoudre la crise de la dette publique. Son objectif est de garantir la mobilisation de fonds pour faire face à l’éventuelle incapacité d’un des membres de la zone euro de rembourser ses dettes et d’éviter la propagation aux autres membres. En contrepartie, chaque Etats bénéficiaire devrait s’engager à prendre des mesures précises qui seront les conditions sine qua non à l’obtention d’un prêt.

 

Ce mécanisme est considéré comme une « institution financière internationale[4] » donc issue d’un traité intergouvernemental. Tous les pays faisant partis de la zone euro seront automatiquement inclus du fait même du statut du mécanisme européen de stabilité. Il dispose de près de 500 milliards d’euros sur la base d’un capital de 700 milliards d’euros versés d’ici 2014. En pratique, 80 milliards d’euros pourront être immédiatement versés en cas de crise d’un pays membre, le reste devant être fourni par les contributeurs. Le MES pourra donc faire appel aux marchés financiers pour prêter à des taux moins importants aux Etats en difficulté. On peut voir dans les propositions de résolutions de la Roumanie et de la Hongrie le pourcentage de participation de chaque Etat, à ce fonds.

 

Ce mécanisme n’a pu voir le jour qu’avec une modification du Traité de Lisbonne de 2007 et fait suite à la crise grecque mais a du faire face à nombre de polémique. Le droit de veto accordé à la France et à l’Allemagne a notamment fait des émules mais c’est plus son coût qui fait craindre le pire à certains économistes et hommes politiques. En France par exemple, le Front de Gauche craignait l’automatisation de plans d’austérité dès qu’une aide serait accordée à un pays européen et soulignait l’impossibilité d’intenter une action judiciaire ou administrative contre le MES qui remettrait en cause la souveraineté populaire. En Allemagne, la crainte venait plus de la possibilité pour les fonctionnaires européens de décider de la politique budgétaire ce qui rendrait ineffectif le processus démocratique.

 

De ce que l’on a pu voir au Conseil de l’Union Européenne, ce mécanisme n’était pas remis en cause. Au contraire, la volonté roumano-hongroise d’inclure les pays non membres de la zone euro dans ce mécanisme a semble-t-il séduit la majorité des Etats membres puisque la proposition a été adoptée avec 10 voix favorables même si l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et les Pays-Bas ont voté contre.

 

 

 

 

 

Notes :


[1] Commission Européenne, le Fond Social Européen, ec.europa.eu

[2] Fond Social Européen, Qu’est-ce que le FSE, Eléments de contexte et d’histoire, www.fse.gouv.fr.

[3] C’est l’axe majeur de politique économique et de développement de l’Union Européenne entre 2000 et 2010 décidé au Conseil Européen de Lisbonne.

[4] Portail de l’Economie, des Finances et de l’Industrie française, Le mécanisme Européen de stabilité, www.economie.gouv.fr.

Partager cet article
Repost0
22 avril 2012 7 22 /04 /avril /2012 23:29

Europeaid contre la corruption

 

 

 

 

 

Malgré la fin des débats au sein du Conseil de l’Union Européenne, on se souvient encore des discussions autour de la première résolution de la Finlande et de la Suède. Nous expliquant ce qu’était l’Aide Publique au Développement (APD), les représentants des deux Etats soulignaient à quel point cette aide pouvait être détournée de son objectif initial à cause de la corruption. Rappelons que leur première proposition de résolution était de créer un programme communautaire concret de lutte anti-corruption en lien avec le programme Europeaid.

 

Mais avant toute chose :

 

  • Qu’est-ce qu’Europeaid ?

 

Ce programme résulte de la fusion de deux organismes la direction générale Développement et la direction générale Europeaid. Elle a vu le jour le 3 janvier 2011 pour mettre en place une vraie politique européenne d’aide au développement. En réalité, la section Europeaid de cette direction générale (DG) date déjà de Janvier 2001 et s’appelaient l’Agence de Coopération Europeaid.

 

Qu’il s’agisse de la DG Europeaid ou de celle du Développement, la Commission Européenne reste responsable de leurs activités. Cette fusion de deux pôles œuvrant pour l’aide au développement qui était le sujet de la Finlande et de la Suède a permis l’amélioration de la cohérence entre toutes les mesures prises, de mieux développer la politique d’aide Européenne1.

 

Europeaid est responsable toutes les étapes d'un projet d'acheminement de l'aide: une fois les besoins identifiés, elle mène à bien des études de faisabilité et prépare tous les contrôles et décisions financières nécessaires. Elle procède ensuite à l'élaboration des procédures requises d'adjudication, de surveillance et d'évaluation.

 


  • Comme est-elle financée ? 

 

La Commission Européenne fait régulièrement des appels d’offre sur les marchés publics (contrats conclus entre une personne physique ou morale et la Commission en échange d’une rémunération) pour attribuer des biens (mobilier, équipements informatiques etc.), services (audit, consultance, formation etc.), effectuer des travaux. Mais elle peut aussi lancer des appels à subventions (aides financières provenant directement du budget de l’Union Européenne) pour aider un organisme défini ou financer une action particulière

 

 

  • Qui sont ses partenaires ?

 

Le programme Europeaid nécessite les services et l’expertise de nombreux acteurs pour que l’aide au développement atteigne l’objectif initialement prévu. En premier lieu, les partenaires sont les organisations de la société civile qu’il s’agisse des ONG que d’autres acteurs non étatiques. Il y a, de plus, les organisations internationales qui possèdent leurs propres réseaux et ont leurs propres domaines de compétence. Il n’est donc pas étonnant que la Suède et la Finlande est relié leur sujet d’Aide au développement à l’Organisation des Nations-Unies qui est un des partenaires privilégiés du Développement et Coopération – Europeaid. Enfin, Europeaid entretient des relations étroites avec les parlements des Etats européens car ils ont leurs mots à dires dans la mise en œuvre d’une politique d’aide au développement ou dans le contrôle effectué tout du long. Par là, le programme Europeaid entend aussi travailler de paire avec les institutions européennes dans leur ensemble.

 

 

  • Quels sont ses objectifs ? 

 

Pour n’en citer que quelques uns, au niveau des politiques de développement, le programme Europeaid doit permettre la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement2 et se fonde donc sur un consensus européen sur le développement en date du 20 décembre 2005 par lequel les Etats membres de l’Union Européenne ont exposé leurs idées concernant le développement.

 

Le corolaire de cette volonté d’éradication de la pauvreté est le respect des droits de l’homme, des libertés fondamentales, de l’égalité des sexes, de l’Etat de droit, de la Justice.

 

C’est dans ce sens et pour améliorer l’aide déjà en place que l’Union Européenne a adopté la déclaration de Paris qui tourne autour de cinq grands piliers. Concernant l’appropriation, les pays partenaires devraient exercer une réelle maitrise sur leurs politiques et stratégies de développement et assurer la coordination de l’action à l’appui du développement. Pour l’alignement, les donneurs devront faire reposer l’ensemble de leur soutien sur les stratégies nationales de développement, les institutions et les procédures des pays partenaires. Les pays bénéficiaires devront être les véritables acteurs de leur développement. A propos de l’harmonisation, les actions des donneurs devront être harmonisées, transparentes, pour une plus grande efficacité collective : on vise donc une réduction de procédures complexes d’octroi et de gestion de l’aide publique au développement. De plus, pour la gestion axée sur les résultats, les ressources devront être gérées et le processus amélioré en vue d’obtenir des résultats. Enfin, pour la responsabilité mutuelle, les donneurs et pays partenaires seront responsables des résultats obtenus en matière de développement (concrétisation de fait d’un partenariat entre bailleurs de fond et pays bénéficiaires).

 

Comme on peut le voir, les objectifs de l’aide publique au développement sont conséquents et l’Union Européenne ne peut pas se permettre de voir son aide notamment financière détournée de son objectif initial. La lutte contre la corruption n’est donc pas un problème négligeable et c’est ce qu’ont tenu à nous démontrer la Suède et la Finlande avec les débats autour de leur première proposition.

 

En pratique, pour garder toujours un œil sur ce que devient l’aide qu’elle a accordé, la Commission Européenne contrôle régulièrement ses partenaires. Comme elle est responsable de la gestion adéquate des fonds, elle doit utiliser des procédures contractuelles et d'adjudication claires et transparentes ce qui rend son activité encore plus complexe à comprendre car ces procédures ne sont pas simples à saisir. Elle procède aussi à des évaluations de la mise en œuvre de l’aide. Pour ce faire, elle développe et gère toute une série de systèmes d'information, de comptabilité, de contrôle, de vérification et de génération de rapports.

 

Bien entendu, le programme Europeaid peut compter sur l'Office Européen de Lutte anti-fraude (OLAF) dont l'objectif est de protéger les intérêts financiers de l'Union Européenne, de lutter contre la fraude, la corruption en effectuant des enquêtes tant internes qu'externes mais elle ne concerne pas spécifiquement le volet de l'aide au développement. Aussi, l'adoption avec 12 voix favorables et 2 abstentions de la résolution de la Suède et de la Finlande pour un programme communautaire concret de lutte anticorruption peut améliorer la capacité de l'Union Européenne à aider les pays nécessitant un soutien financier sans craindre (ou en tout cas en luttant mieux) la corruption

 

 

Bilbiographie :


- Commission Européenne, Europeaid, ec.europa.eu.

- Commission Européenne, Europeaid, Nos activités, Les objectifs du millénaire, ec.europa.eu.

 

 

1. Son président est le commissaire Andris Piebalgs, chargé du développement.

2. Ces objectifs sont la réduction de l'extrême pauvreté et de la faim, l'éducation primaire pour tous, l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, la réduction de la mortalité infantile, l'amélioration de la santé maternelle, la mise en place d'action contre le VIH et les autres maladies, la préservation de l'environnement, la création d'un partenariat pour le développement.

Partager cet article
Repost0
22 avril 2012 7 22 /04 /avril /2012 19:34

Conférence de presse de la France

 

 

 

Alors que les débats au sein du Conseil de l'Union Européenne ont pris fin Jeudi dernier, les médias critiques ont pu interroger les représentants de la France. Questionnés sur leurs projets de résolutions ou leurs prises de position, voici ce que les représentants français ont répondu aux médias, Mathilde et Elise.

 

 

 

          a

 

 

 

a-copie-1

 

 

  • A l’heure où les débats s’achèvent, pensez-vous avoir permis à la France de faire entendre sa voix au sein du conseil de l’union européenne ?

 

 La France a essayé, tout au long de la session du conseil de guider les États vers une plus grande cohérence des décisions prises. Il est vrai que les pays de l'Union Européenne ont montré au fil des débats, une volonté  d'altruisme et d'aide, qu'elle soit dans un mouvement ouest/est (à l'exception des propositions de l'Autriche et de la République Tchèque) ou nord/sud (notamment en ce qui concerne l'aide au développement, la lutte contre la corruption). Néanmoins, l'idée n'était pas de se disperser dans de trop nombreuses mesures mais de les cibler. Pour cela, l'outil de l'abstention lors du vote semble être approprié, il permet de ne pas voter contre une décision que l'on peut être amené à adopter plus tard, lorsque le projet en question sera plus réfléchi.

Par ailleurs, la France souhaite faire entendre ses positions, qu'elles soient positives ou négatives, mais elle a surtout pour objectif au sein du conseil de l'union européenne, que tous les États, y compris les plus petits puissent faire entendre leur voix.

 

  • Concernant votre proposition de résolution, comprenez vous aujourd’hui pourquoi les Etats l’ont-ils rejetée en majorité ? Quelles modifications seraient à apporter à cette proposition d’après vous ?

            Lorsque nous avons décidé de proposer une taxe bancaire, l'idée était de construire un futur pour l'union Européenne afin de repartir du bon pied et laisser derrière soi une crise qui a touché tous les pays européens. Cette décision n'était pas aisée à prendre, nous avons longuement hésité avec nos homologues allemands à proposer une taxe bancaire dont nous n'étions pas sûrs que les enjeux cruciaux seraient compris par les États.

L'idée était de dire : pourquoi l’État doit-il payer pour les prises de risques des banques ?

La taxe bancaire permettait aux banques qui prenait le plus de risques de s'acquitter d'une somme, reversée, soit à l’État, soit à un fonds spécial.

Globalement, il s'agissait de prévenir pour guérir sans avoir à débourser l'argent du contribuable.

Partant, le rejet des États est du à l'agencement des sessions, qui n'ont pas permis à tous de s'exprimer, ce que nous regrettons avec nos homologues allemands. La proposition d'amendement par le Danemark a contribué à jeter le flou sur une résolution difficile, qui demandait une attention particulière.

 

  • On a pu observer au fil des semaines une réelle opposition quant aux interventions du Danemark, comment l’expliquez-vous ?

            Le Danemark est un grand pays, dirigé par des ministres compétents. Il n'y a eu aucune opposition quant aux interventions du Danemark puisque chaque État est libre de s'exprimer durant les sessions.

La dernière séance a, il est vrai marqué certaines ruptures. Cela étant, la France n'a fait que véhiculer des interrogations et les inquiétudes que de nombreux États partageaient aussi à l'égard des propositions du Danemark et du Royaume-Uni. L'idée d'un statut d'observateur pour les États hors zone euro et de la création d'une assemblée plénière au sein de la BCE pour discuter de la politique économique nous paraît encore aujourd’hui illogique. Nous souhaitons rappeler, en réponse au communiqué de l'Autriche que ce rejet ne visait pas à exclure les États hors zone euro, qui ont la possibilité de s'exprimer au sein de l'Union européenne en ce qui concerne la politique économique. Par ailleurs, les États qui ne font pas partie de la zone euro sont tous membres du SEBC qui détermine la politique monétaire de la zone euro.

Dès lors, nous pensons que l'ajout d'un mécanisme supplémentaire n'est pas le bienvenu, surtout que sur les 10 pays qui ne sont pas dans la zone euro seulement deux bénéficient d'un statut dérogatoire car ils ont exprimé leur rejet de l'euro : le Danemark et le Royaume-Uni. Les 8 autres sont en cours d'adhésion et n'auront aucun problème à siéger dans les divers organes de la BCE prochainement.

 

  • Comment percevez-vous les différentes propositions adoptées ? Auront-elles, d’après vous, un réel impact sur la politique des différents Etats membres ? 

Nous pensons que les politiques adoptées tout au long des débats sont importantes pour l'Union européenne. La résolution sur la mise en place d'une plateforme internet pour prévenir le téléchargement illégal était la bienvenue, à l'heure ou les différentes politiques internes ont du mal à s'articuler de façon cohérente. De même la régulation des agences de notation permettra aux États de faire face aux défis de demain. 

Dans l'ensemble, les pays de l'union Européenne ont cerné les enjeux cruciaux de cette période, ils ont su défendre leurs points de vue tout en montrant une grande cohésion. 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Simulation du Conseil de l'Union Européenne.
  • : Ce sité a été créé en vue de faire une simulation du Conseil de l'Union Européenne pour le cours de politiques publiques internationales du semestre 4 de la licence "Science politique - Droit" de l'université Jean Moulin Lyon 3.
  • Contact

Recherche